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L'agent orange
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21 novembre 2008

Ne voyons pas tout en noir...

Certes, on peut voir l'avenir comme étant bien sombre...

Malgré le sourire ultra-brite de Mme la Ministre des finances, on sait bien qu'avec la crise on en a pris pour deux ou trois ans de récession.

Malgré les critiques dont elle fait l'objet dans son propre parti, Ségolène a raison : sans parler de nationaliser toutes les banques, il fallait que l'Etat (re)prenne le contrôle des Caisses d'Epargne pour créer un pôle bancaire public.

Pourquoi, parce que l'Etat n'a aucun contrôle sur l'argent qu'il a offert aux banques pour les renflouer (il n'est même pas majoritaire dans la société de refinancement créée par le gouvernement), et que rien ne les empêche de distribuer 10% de cette manne financière à leurs actionnaires et leurs traders comme l'ont fait les banques américaines renfloués par le plan Paulson, et de laisser couler les PME et les particuliers en difficulté.

Résultat : Sarko en a été réduit aux menaces et Lagarde espère qu'elles suffiront. La vérité, c'est que la spéculation d'aujourd'hui n'est pas plus illégale qu'hier, malgré les gesticulations de notre omni-président !

Avec un pôle bancaire public, il aurait suffi de dire aux PME, venez à la Poste ou à la Caisse d'Epargne, on vous fera crédit et on vous autorisera les découverts si nécessaires à votre activité (les délais de paiement s'échelonnant entre 30 et 90 jours, quand elles n'ont plus droit au découvert elles meurent, même si le carnet de commande est plein).

Quant aux particuliers, une loi garantissait déjà leurs dépôts jusqu'à 70 000 €, et l'équivalent de la somme mise à la disposition des banques aurait suffi à les couvrir.

Mais pourquoi donc n'a-t-on pas assisté à une renationalisation de l'Ecureuil ? Par dogmatisme néo-libéral ! En effet, jusqu'à une période récente, il y avait un représentant de l'Etat au conseil d'administration de cette banque, et ce sont les élus UMP qui ont mis fin à ce contrôle suite à un lobbying efficace du PDG de l'époque, permettant les dérives que l'on a pu constater. Dans son discours sur les patrons voyous, Sarko s'est bien gardé de le crier bien fort, ça, tout comme il se garde bien quand il dénonce les paradis fiscaux de rappeler qu'il a lui-même fait voter un changement de statut de Saint-Barthélémy qui fait de cette île... un paradis fiscal.

Que constate-t-on également ? Que ceux qui nous parlent de la crise, experts comme politiques, sont ceux-là même qui ont prôné la dérégulation et le libre-échange total depuis trente ans. On apprend également que dans nos plus grandes écoles, les élèves n'aprennent pas à trouver des solutions aux problèmes mais simplement à ne pas reproduire les dysfonctionnements (maintenant on fait Polytechnique et l'Ena pour apprendre à laisser aux autres le soin de réfléchir, c'est quand même dingue !). On meurt de cette culture de la note de synthèse... de cette culture du constat des problèmes sans imaginer d'attaquer le mal à la racine.

Tant qu'on laisse des fonds de pension exiger 15% de rentabilité d'une entreprise alors qu'elle est capable de 6% sans ponctionner ses fonds propres et sabrer son personnel, tant qu'on ne se rend pas compte comme l'avait fait Henry Ford (pourtant loin d'être un socialiste), qu'en chaque employé il y a aussi un consommateur potentiel et que c'est pour cela qu'il faut l'employer et le rémunérer correctement afin d'équilibrer offre et demande, tant qu'on ne comprendra pas l'intérêt des taxes douanières aux frontières de l'Union, d'une taxe "émission de CO²" sur le transport y compris et surtout international, tant qu'on obligera pas les "financiers" a engager une partie de leur fonds propres (au moins 15% ou 20% du montant de l'achat ?) comme caution pour leurs achats d'actions ou de matères premières, tant qu'on ne réimposera pas les transferts internationaux de capitaux , tant qu'on se félicitera des volumes d'échange à la Bourse et des chiffres d'affaires en hausse des entreprises réalisés à crédit grâce à une fusion-acquisition sans se demander si elles sont viables, on ira droit dans le mur. Pourtant l'économie de marché ça peut fonctionner avec quelques outils de régulation !

Heureusement, un rayon de soleil vient d'éclairer le monde, avec l'élection d'Obama. Certes, il défendra les intérêts de son peuple et nous ne devons pas trop en attendre... mais justement, il défendra les intérêts de son peuple et c'est ça qui compte ! A l'inverse du "Je" omniprésent dans les discours de notre hyper-président à talonnettes, Barack Obama n'emploie que des "Nous" fédérateurs dans les siens. Alors même s'il ne se montre pas au final à la hauteur des espoirs que le monde place en lui, il nous a rendu l'espoir d'un monde meilleur et c'est déjà énorme ! En plus il n'est pas libre-échangiste, pas unilatéraliste dans ses discours, et ça, ça nous change !

Bon, en plus pour ceux qui peuvent, la crise il y a aussi le moyen d'en profiter... Si vous avez un peu de sous et les reins suffisament solides pour pouvoir encore plaire à votre banque, ça va être le moment d'acheter un logement ou une voiture, vous serez en position de force pour obtenir des remises monstrueuses ! Dommage que les taux d'intérêts soient un peu élévés, mais il y aura quand même moyen de faire de bonnes affaires. Enfin, cerise sur le gâteau, le litre de sans-plomb vient de repasser sous les 1,15 € pour la première fois depuis 2004...

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